Le disjoncteur de moteur

 

disjoncteur

Le disjoncteur de moteur assure la protection des appareils raccordés en aval et non la protection de la canalisation (voir alors le disjoncteur de canalisation). Toutefois la ligne est protégée contre les courants de surcharges s'il n'y a pas de prises ou d'autre récepteurs branché en amont. Le coupe-surintensité qui précède peut être dimensionné pour ne couper que les courants de court-circuit. Par exemple, on peut alimenter un moteur 7 A avec une section de ligne de 1,5 mm2 et placer un coupe-surintensité en amont de 20 ampères nominal (ou plus) s'il permet la coupure de la canalisation en cas de court-circuit à l'endroit le plus éloigné en moins de 5 s (0,4 s si on touche le moteur durant son utilisation) et en moins de temps qu'il n'en faut pour risquer d'endommagé la canalisation (t=(k*A/Ikmin)2).

MM501N.gif

Sur les images, on voit les boutons de réglage. Ce réglage doit correspondre à l'intensité nominale du récepteur raccordé en aval. Lors de la commande d'un tel appareil, il faut indiquer la plage de réglage désirée.

Principe:
Le disjoncteur de moteur fonctionne selon 2 principes:
- thermique avec limiteur
Ceci offre la possibilité de protéger les enroulements du moteur contre les surcharges imposées mécaniquement au moteur. Une augmentation de la charge sur l'arbre du moteur implique une augmentation du courant, donc une augmentation de la température sur la lame bimétallique.
- magnétique offre la possibilité de fermer ou d'ouvrir le circuit au moyen d'une commande manuelle ou automatique autan de fois que vous le désirez.

disjoncteur moteur

 

 

Les thermiques

 

Un thermique est un appareil qui sert à la protection de récepteurs qui peuvent présenter occasionnellement des surcharges comme par exemple la plupart des moteurs (du reste il est souvent obligatoire de protéger tous les moteur d'une puissance supérieure à 500 W - anciennement 700 W et encore avant 736W soit un cheval)

 

Il est évidemment réglable afin d'ajuster au plus juste le courant de déclenchement par rapport au courant nominal du moteur.

Le modèle présenté ci-contre est prévu pour un montage directement à la sortie d'un contacteur.

Ce modèle est équipé d'une double échelle et du signe étoile-triangle. L'échelle réel est celle qui va de 0,62 à 1 ampère. Toutefois, selon le montage que l'on fait, il se peut que le courant qui passe à travers le thermique soit non pas le courant de ligne mais le courant de phase d'un couplage triangle (ce qui est généralement le cas lorsqu'on fait des démarrages étoile-triangle). Dans ce cas on peut régler le courant indiquer sur la plaquette du moteur avec l'échelle entourée d'un cercle - de 1.07 à 1,7 A).

exemple : Un moteur moté 400 / 690 V ....1,5 / 0,86 A est utilisé sur notre réseau pour un démarrage étoile-triangle.

Pour le courant de ligne sera dans ce cas de 1,5 A. Le raccordement des dispositifs de commande par contacteurs place le thermique sur un courant de phase et non sur le courant de ligne. Vous avez alors 2 choix:

  • vous choisissez 1,5 A sur l'échelle 1.07 à 1,7
  • vous choisissez 0,86 sur l'échelle 0,62 à 1

Bien sûr les deux positions coïncident.

thermique1.JPG (36977 octets)

thermique2.JPG (27692 octets) Sur cette photo qui représente l'intérieur d'un thermique, on voit les trois organes de mesure de courant et les organes de coupures.

La mesure du courant se fait par chauffage de trois lames bimétalliques. Lorsque le courant électrique est trop important par rapport au réglage choisi, l'effet calorifique dû à l'effet Joule est tel qu'il entraîne la torsion des lames bimétalliques. Ces dernières entraînent un système de deux contacts auxiliaires :

  • un contact de repos (95-96) qui s'ouvre
  • un contact de travail (97-98) qui se ferme.

Attention Le circuit principal n'est pas coupé lorsque les lames bimétalliques sont chauffées....

 

Le contact de repos sert généralement à couper la commande générale qui alimente le contacteur qui précèdent le thermique ( à lire 2 fois)

 

Le contact de travail est habituellement utilisé pour alimenter une lampe témoin de panne "thermique".

 

note : La valeur à régler sur un thermique est la valeur nominale. On ne rajoute pas 10% pour éviter qu'il ne lâche trop souvent (on cherche la cause de la surcharge) car les thermiques sont déjà d'origine prévu pour tolérer une surcharge de 10 %...

 

Les disjoncteurs (protecteur) de canalisation (parfois nommé "déclic")

 

 

Le disjoncteur de canalisation n'assure que la protection des lignes - contre les courants de surcharges ou de court-circuit -  alimentant les récepteurs mais pas ces derniers. (voir alors le disjoncteur de moteur).

Sur la photo ci-contre, il s'agit d'un disjoncteur de canalisation triphasé. Il en existe en d'autres exécutions (1,2,4 pôles) Un sectionneur de neutre peut y être accouplé.

La tendance est au remplacement des fusibles sur les tableaux de distribution d'abonnés par des disjoncteurs magnéto-thermiques qui assurent la protection des canalisations et des appareils récepteurs d'énergie. Ceci non seulement pour des raisons économiques et de sécurité (plus d'alu pour remplacer un fusible défectueux), mais aussi pour des questions de stockage des différents fusibles - nouveau ou ancien modèle à broche.
Il existe une multitude de types et de marques, mais ils fonctionnent tous selon le même principe.

NF332.gif

construction :

disjoncteur.jpg (58097 octets)

  • 1) chambre de coupure
  • 2) vis de réglage
  • 6) système de coupure thermique
  • 7) système de coupure magnétique

à chaque extrémité ( en bleu) vis de serrage du fil.

en noir: organe de commande manuel de contact de liaison électrique entre les bornes d'entrée et de sortie.

 

disjoncteur on : circuit fermé

Disjoncteur_on.jpg (24204 octets)

 

 

 

disjoncteur off : circuit ouvert

Disjoncteur_off.jpg (27621 octets)

Principe:


Le disjoncteur de canalisation assure la protection des canalisations selon 2 principes:
- thermique
- magnétique.

disj.gif (53300 octets)

Thermique :

Une lame bimétallique est parcourue par le courant . La lame bimétallique est calibrée de telle manière qu'avec un courant nominal Inom, elle ne subisse aucune déformation.
Par contre si des surcharges sont provoquées par les récepteurs, en fonction du temps, la lame va se déformer et entraîner l'ouverture du contact.

je remercie Sitelec pour avoir mis à disposition ces 2 animations

Disjoncteur_therm.jpg (137748 octets) Le bilame est la partie bleu foncée ( droite à gauche - froide et bombée à droite - chaude).

 

Une surcharge de courant crée l'échauffement et la déformation du bilame

disj_m.gif (40933 octets)

Magnétique :

En service normal, le courant nominal circulant dans la bobine, n'a pas assez d'influence magnétique (induction magnétique) pour pouvoir attirer l'armature mobile fixée sur le contact mobile. Le circuit est fermé.
Si un défaut apparaît dans le circuit aval du disjoncteur de canalisation, l'impédance du circuit diminue et le courant augmente jusqu'à atteindre la valeur du courant de court-circuit.
Dès cet instant, le courant de court-circuit provoque une violente aimantation de l'armature mobile. Cela a comme conséquence d'ouvrir le circuit aval du disjoncteur.

Disjoncteur_magn.jpg (139228 octets)  

 

à gauche : 

  • normal

 

à droite :

  • après déclenchement par un courant de court-circuit.

Selon l'utilité des disjoncteurs (lumières, moteurs, chauffages).   voir ces courbes

B

C

D

Z

S

K

charges résistives
( corps de chauffe)
charges indictives
(tubes luminescents, moteurs)
charges fortement inductives, démarrage de mteurs en charge protection des semi-conducteurs courant de commande appareils électroniques
en cas de surcharges ( fonctionnement thermique) :
  • ne déclenche pas pour des courant  jusqu'à 1,13 fois In
  • doit déclencher en 1 heure pour un courant de 1,45 fois In
     

coupure magnétique de
3 à 5 fois In

coupure magnétique de
5 à 10 fois In

coupure magnétique de
10 à 20 fois In

     

 

Chambre de coupure

Le but de cette chambre est de couper le plus rapidement possible l'arc électrique.

Fonctionnement

Dès la séparation des contacts, l’arc est déplacé vers la chambre de coupure sous l’effet de la force dite de Laplace, induite par la géométrie des contacts fixe et mobile.

Au cours du trajet entre les contacts et la chambre, l’arc est canalisé entre deux joues qui permettent :

- d’augmenter sa vitesse de déplacement,
- de guider sa trajectoire,
- de l’allonger.

De par leur constitution et du fait de l’augmentation de température, les joues latérales libèrent un gaz qui contribue à la déionisation de l’air.

Puis, pénétrant dans les déions (languettes d’acier cuivré), l’arc est divisé en plusieurs arcs élémentaires.

La déionisation de l’air à l’intérieur de la chambre est également obtenue par refroidissement et évacuation de l’air ionisé hors du produit.

Pour cela, on utilise la masse des déions et l’échappement vers l’extérieur, sur le haut du produit.

L’arc peut être assimilé à une impédance qui s’ajoute à celle du disjoncteur et qui a pour effet :

- d’une part de limiter la valeur du courant de court-circuit,
- d’autre part de générer une différence de potentiel

appelée "tension d’arc" (Uarc) entre ses bornes.

 

Disjoncteur_soufl.jpg (38909 octets)

Disjoncteur_Uarc.jpg (11800 octets)

choix du disjoncteur :

 

Le choix d’un disjoncteur s’effectue en fonction :

  • de la norme d’installation : ex NF C 15-100, (installation domestique - type de récepteur - intensité d’emploi - courbes de fonctionnement)
  • des normes produits,
  • des caractéristiques du réseau (tension, fréquence),
  • de l’environnement (type de local, température, section et nature des câbles en aval),
  • des impératifs d’exploitation (sélectivité, auxiliaires de commande,...).

 

Normes produits

  • La NF C 61-410 associée à la norme NF EN 60898 pour les applications domestiques,
  • La NF C 63-120 associée à la norme NF EN 60947-2 pour les autres applications.

 

Tension nominale

C’est la tension maximale d’utilisation en courant continu ou alternatif. C’est également la tension à laquelle se rapporte le pouvoir de coupure et de fermeture du disjoncteur.

Un disjoncteur peut avoir plusieurs tensions nominales; chacune d’elle correspondant à un pouvoir de coupure différent.

 

Courant nominal

C’est le courant que le disjoncteur est capable de supporter dans des conditions d’essais spécifiés en service ininterrompu tout en respectant les limites d’échauffement (température ambiante = 30°C).
Le courant nominal est déterminé en fonction de l’intensité du courant admissible passant dans la section du conducteur à protéger.

 

Pouvoir de coupure

C’est l’intensité maximale du courant de court-circuit que peut couper le dispositif de protection sans se détériorer et sans mettre en danger l’entourage, dans les conditions de tension, de cos . et de court-circuit déterminées par les normes.
Le pouvoir de coupure doit être au moins égal au courant de court-circuit présumé au point d’installation du disjoncteur (Pdc > Icc max).

 

Courbes de fonctionnement

Les normes "produits" disjoncteur imposent au moins l’existence des courbes B, C et D.

On choisira la courbe de fonctionnement du disjoncteur en fonction du type de récepteurs (résistifs, inductifs) et

de la ligne à protéger :

  • la courbe B : le disjoncteur a un déclenchement magnétique relativement bas (entre 3 et 5xIn) et permet d’éliminer les courts-circuits de très faible valeur. Cette courbe est également utilisée pour les circuits ayant des longueurs de câbles importantes, notamment en régime TN.
  • la courbe C : ce disjoncteur couvre une très grande majorité des besoins (récepteurs inductifs) et s’utilise notamment dans les installations domestiques. Son déclenchement magnétique se situe entre 5 et 10xIn.
  • la courbe D : cette courbe est utilisée pour la protection des circuits où il existe de très fortes pointes de courant à la mise sous tension (ex: moteurs). Le déclenchement magnétique de ce disjoncteur se situe entre 10 et 20xIn.
Rôle de la température ambiante :

Sur la tableau ci-contre on trouve un exemple du décalage de la courbe de fusion en fonction de la température.

Si la température ambiante est dépasse 30 degrés, le disjoncteur réagira plus vite au courant de surcharge

Si la température ambiante est inférieur à 30 degrés, le disjoncteur réagira moins vite au courant de surcharge

disjtempérature.jpg (87487 octets)

 

 

 

Sélectivité totale

La sélectivité est dite totale entre deux disjoncteurs lorsque, en présence de deux dispositifs de protection à maximum de courant placés en série, le dispositif de protection aval assure la protection sans provoquer le fonctionnement de l’autre dispositif.

 

Sélectivité partielle

La sélectivité est dite partielle entre deux disjoncteurs lorsque, en présence de deux dispositifs de protection à maximum de courant placés en série, le dispositif aval assure la protection jusqu’à un niveau donné de surintensité sans provoquer le fonctionnement de l’autre dispositif de protection placé en amont.
Au delà, les deux protections déclenchent simultanément.

 

Contrainte thermique

Un court-circuit dégage une énergie thermique considérable qui peut être calculée par l’intégrale de Joule :

R i2dt = R I2eff t (exprimée en A2s).

La contrainte thermique détermine l’aptitude du disjoncteur à limiter l’influence du court circuit sur le fonctionnement ultérieur de la ligne (conducteur + récepteur). C’est cette valeur qui permet de déterminer la sélectivité d’un disjoncteur par rapport à un dispositif de protection amont.

 

Intensité crête (Ipk)

C’est la valeur maximale atteinte par l’intensité pendant l’essai. Elle détermine la contrainte électrodynamique subie par la ligne, c’est à dire notamment les contraintes mécaniques exercées sur les conducteurs, les connexions et les jeux de barres (Î limitée par le disjoncteur < Î du jeu de barres).

 

Disjoncteur limiteur de courant

Disjoncteur qui a la capacité de limiter le courant de court-circuit en amplitude et en temps.

 

Coordination

Elle permet d’utiliser un dispositif de protection ayant un pouvoir de coupure inférieur au courant de court-circuit présumé au point où il est installé, à la condition qu’il soit doublé en amont d’un autre dispositif qui possède le pouvoir de coupure requis et que l’énergie que laisse passer le disjoncteur amont soit supportable par le disjoncteur aval.

 

Catégories de limitation

Les disjoncteurs ayant un courant assigné jusqu’à 32A et un pouvoir de coupure de 3 - 4,5 - 6 ou 10 kA sont classés en classes de limitation d’énergie (1, 2 ou 3). Ces classes donnent, pour le courant assigné, les valeurs limites ( I2t ) de la contrainte thermique d’un disjoncteur. Cette valeur permet de définir les performances de sélectivité.

  • classe 1 : disjoncteur peu sélectif
  • classe 2 : disjoncteur moyennement sélectif
  • classe 3 : disjoncteur très sélectif>
In

 

pouvoir de coupure Classe de limitation d'énergie ( classe de sélectivité - limitation)
1 2 3
I2 . t [A2s]
B+ C B C B C
-> 16 A 3 000
6 000
10 000
pas de valeurs fixées 31 000
100 000
240 000
37 000
120 000
290 000
15 000
35 000
70 000
18 000
42 000
84 000
de 20 à 32 A 3 000
6 000
10 000
40 000
130 000
310 000
50 000
160 000
370 000
18 000
45 000
90 000
22 000
55 000
110 000

 

Aptitude au sectionnement

Fonction destinée à assurer la mise hors tension de façon sûre de toute ou une partie d’une installation par rapport à sa source d’énergie (origine de l’installation). Pour un appareillage à simple coupure, les caractéristiques nécessaires pour garantir cette mise en sécurité sont définies :

  • soit de manière explicite dans sa norme produit, (ex NF C 61-410)
  • si non, il doit satisfaire à l’ensemble des règles de l’article 537.2 de la NF C 15-100, à savoir :
  • la coupure de tous les conducteurs actifs d’alimentation du circuit considéré
  • une distance minimale entre contact de 4 mm pour la tension nominale de 230/400V
  • un courant de fuite à travers les pôles ouverts inférieur à 0,5mA (à l’état neuf et dans des conditions propres et sèches)
  • une coupure pleinement apparente (marquage avec les symboles graphiques "0 OFF" - "I ON")
  • un dispositif pour éviter toute fermeture intempestive (cadenas, pancarte,..)
  • une protection contre une ouverture accidentelle ou non autorisée

 

 

sélectivité et limite de sélectivité


Le but de la séléctivité est de limiter les conséquence d'un défaut à la seule partie de l'installation concernée.

 

Il existe 3 types de sélectivité.

 
  • Ampèremétrique

 

 

la sélectivité ampèremétrique consiste à placer en amont un coupe-surintensité d'intensité nominale supérieure ( 2 rangs) à celle du coupe-surintensité directement en aval

 
  • chronologique

 

 

la sélectivité chronologique consiste à placer en amont un coupe-surintensité dont le temps de réaction est supérieur (à intensité équivalente) à celui du coupe-surintensité directement en aval

 
  • logique

 

la sélectivité logique consiste à placer en amont des coupe-surintensité en cascade qui vont communiquer entre eux par un bus et décider duquel doit couper le circuit.

 

Limite de la sélectivité :

C16 _ D25.JPG (86882 octets)
Il s'agit d'une insallation protégée en amont par un fusible 25 A et en aval par un disjoncteur C 16 A.

 

La sélectivité n'est plus assurée lorsque le courant de court-circuit dépasse le point de croisement des deux courbes caractéristiques.

Dans le cas du fusible en aval du disjoncteur, il n'y a pas de limite de sélectivité, le temps de réaction du fusible continuant à diminuer avec l'augmentation du courant

disj B_D.JPG (29541 octets)

Il s'agit d'une insallation protégée en amont par un disjoncteur B et en aval par un disjoncteur D.

 

La sélectivité n'est plus assurée lorsque le courant de court-circuit dépasse le point de jonction des deux courbes caractéristiques B et D.

 

dsdem.gif (1088 octets)