rôle
de la température dans le dimensionnement des canalisations
|
Dans les canalisations la température joue un rôle majeur lors du dimensionnement.
Les isolations des fils ont tous une température
- minimum d'emploi (température ambiante)
- minimum lors de la pose
- maximum lors de la pose
- maximum en service permanent
- maximum sur une courte durée (1 heure de surchauffe)
- maximum sur une très courte durée. (moins de 5 seconde généralement) - en cas
de court-circuit
Par effet Joule, les conducteurs chauffent. Leur température dépend des
déperditions de chaleur durent à la nature de leur isolation, leur modes de pose et la température
ambiante et du courant qui les traverse. Leur
température de fonctionnement fait également varier leur résistivité.
Les températures d'emploi dépendent des différents types de matériaux utilisé
comme isolant :
Type d'isolation |
Température maximale de
fonctionnement |
Polychlorure de vinyle (PVC) |
70
°C au conducteur |
Polyéthylène réticulé
(VPR) et éthylène-propylène (EPR) |
90 °C au conducteur |
Minéral (avec gaine en PVC
ou nu et accessible) |
70 °C à la gaine
métallique |
Minéral (nu et inaccessible
et non en contact avec des matériaux combustibles) |
105 °C à la gaine
métallique |
|
|
Rôle
de du courant dans la canalisation : |
Le courant admissible dans un conducteur dépend
directement du mode de pose.
Sur le graphique ci-dessous on observe pour le même modes de pose la température
atteinte par une canalisation triphasée en fils isolée au PVC traversée par un courant
permanent d'une valeur comprise entre 2,5 A et 47,5 A.
On constate que les valeurs indiquées sur le graphique à 70 °C correspondent à
celle du courant admissible pour chacune de ces sections dans ce mode de pose.
On admet que les
disjoncteurs de
canalisation doivent interrompre une surcharge de 1,45 fois l'intensité nominale en 1
heure. On constate que cela correspond à une température maximale d'environs 88°C.
|
Ci-contre le même graphique que pour ci-dessus mais pour des
canalisations monophasées.
Le nombre de conducteurs subissant l'effet Joule étant de 2 en monophasé contre 3 en
triphasé (équilibré sinusoïdal) la production de chaleur sera moindre et donc le
courant admissible augmente |
|
|
|
Rôle du modes de
pose : |
Le graphique ci-dessous
représente pour différentes méthodes de référence (dont un exemple de modes de pose est indiqué)
et pour une canalisation en 4 mm2 la température
atteinte par la canalisation traversée par un courant permanent d'une valeur
comprise entre 2,5 A et 47,5 A.
On voit que les modes de pose
de canalisation dans des isolations thermiques dissipe moins de chaleur et donc la
température est plus importante pour un même courant et en conséquence le courant
admissible doit être plus bas.
Par analogie une canalisation monophasée apparente au plafond dissipe mieux la chaleur
et donc voit son courant admissible augmenter. |
|
|
|
Rôle de la température ambiante |
Ci-dessous on trouve une
représentation de la variation de la température d'une canalisation en 4 mm2
isolée au PVC (monophasée B (B1) ou triphasée 0,95B (B1)) en fonction de la
température ambiante.
On constate que si la température ambiante est plus basse que 30 °C alors au
courant admissible de cette canalisation dans les tabelles, la température de
canalisation sera inférieur ( par exemple seulement environs 55 °C pour une
température ambiante de 10 °C) et au contraire que si la température ambiante est
plus haute, celle de la canalisation le sera aussi ( par exemple 98 °C pour une
température ambiante de 50 °C.
Lors de dimensionnement d'une canalisation, il faut impérativement prendre en
considération ce phénomène. Pour cela la norme propose d'appliquer des facteurs des
correction du courant admissible en fonction des températures ambiantes et de la nature
des isolants |
|
Facteurs de correction pour des
températures ambiantes différentes de 30 °C à appliquer aux valeurs de courants
admissibles
|
Facteurs de
correction pour des températures du sol différentes de 20 °C (méthode de référence
D) |
Température ambiante
°C |
Isolation |
PVC |
PR et EPR |
Gaine en PVC
câble nu et accessible
70 °C |
Câble nu et
inaccessible
105°C |
élastomère (caoutchouc) A ou HO5R
A ou HO7R |
Température
ambiante
°C |
PVC |
XLPE, PR et
EPR |
10 |
1,22 |
1,15 |
1,26 |
1,14 |
1,29 |
10 |
1,10 |
1,07 |
15 |
1,17 |
1,12 |
1,20 |
1,11 |
1,22 |
15 |
1,05 |
1,04 |
20 |
1,12 |
1,08 |
1,14 |
1,07 |
1,15 |
20 |
1 |
1 |
25 |
1,06 |
1,04 |
1,07 |
1,04 |
1,07 |
25 |
0,95 |
0,96 |
30 |
1 |
1 |
1 |
1 |
1 |
30 |
0,89 |
0,93 |
35 |
0,94 |
0,96 |
0,93 |
0,96 |
0,93 |
35 |
0,84 |
0,89 |
40 |
0,87 |
0,91 |
0,85 |
0,92 |
0,82 |
40 |
0,77 |
0,85 |
45 |
0,79 |
0,87 |
0,76 |
0,88 |
0,71 |
45 |
0,71 |
0,80 |
50 |
0,71 |
0,82 |
0,67 |
0,84 |
0,58 |
50 |
0,63 |
0,76 |
55 |
0,61 |
0,76 |
0,57 |
0,80 |
|
55 |
0,55 |
0,71 |
60 |
0,50 |
0,71 |
0,45 |
0,75 |
|
60 |
0,45 |
0,65 |
65 |
|
0,65 |
|
0,70 |
|
65 |
- |
0,60 |
70 |
|
0,58 |
|
0,65 |
|
70 |
- |
0,53 |
75 |
|
0,50 |
|
0,60 |
|
75 |
- |
0,46 |
80 |
|
0,41 |
|
0,54 |
|
80 |
- |
0,38 |
85 |
|
|
|
0,47 |
|
85 |
- |
- |
90 |
|
|
|
0,40 |
|
90 |
- |
- |
95 |
|
|
|
0,32 |
|
95 |
|
|
|
|
variation de la résistivité |
La résistivité varie avec la température selon la relation
suivante :
R2 = R1 (1 + aDT)
Sur le graphique ci-contre on voit la variation de la résistivité selon
le mode de pose ( en rose : méthode de référence B triphasée et en jaune la même
méthode de référence en monophasé) - le courant est indiqué en abscisse et la
résistivité en ordonnée.
Selon les sources, la résistivité du cuivre électrolytique est donnée
entre 0,0175 et 0,022 [Wmm2/m] selon si
l'auteur prend la valeur à 15 ou à 70 degrés. Peut importe la valeur prise, dans
les calculs, c'est de toute façon un peu faut puisque les câbles sont rarement à 15 ou
70 degrés. Il faut juste savoir si on fait des calculs précis comme par exemple lors du
calcul de la section économique, de la température de référence de la résistivité
afin de corriger au mieux sa valeur et donc son influence sur les pertes.
|
|
|
|
température maximum admissible. |
Les isolations des câbles ont une température maximum par exemple :
- H07V-U( fil T ) 160 °C
- N1VV (câble TT ) 150 °C
- H07Z 250 °C
En cas de court-circuit le courant étant à sa valeur maximale,il est indispensable de
mesurer le courant de court-circuit minimum (à l'endroit électriquement le plus
éloigné, généralement la dernière prise ou le récepteur) et de vérifier que le
coupe-surintensité coupe non seulement assez rapidement pour assurer la protection des
personnes mais également avant que la canalisation n'atteigne sa température limite.
Pour cela il faut consulter les les courbes de fusion des disjoncteurs (B, C, D) ou des fusibles. Le
courant à prendre en considération n'est pas la valeur mesurée car en cas de
court-circuit les fils subissent un échauffement qui engendre une augmentation de la
résistance de la ligne et donc une diminution du courant de court-circuit. Les méthodes
d'approximation de la valeur réelle peuvent dépendre d'une norme à l'autre. Il
arrivent fréquemment que la méthode proposé corresponde à prendre les 75 % de la
valeur mesurée.
Le calcul à faire pour connaître le temps qu'il faut à la canalisation
pour atteindre sa température maximale est :
t = (k * A / Ikmin)2
A représente la section des conducteurs en mm2 ;
le k dépend de la nature des isolants et vaut
|
âme en Cu |
âme en
Al |
les câbles isolé au PVC |
115 |
74 |
câbles isolé au Caoutchouc, au butyle, au
polyéthylène réticulé ou à l'éthylène propylène |
135 |
115 |
note :
- on utilise I kmin car c'est le cas le plus défavorable. Si le courant de
court-circuit augmente le temps qu'il lui faut pour atteindre sa température maximale
admissible diminue moins vite que n'augmente le temps de réaction du coupe-surintensité.
- Généralement si une canalisation ne présente aucun risque de surcharge, on peut
alors dimensionner la ligne d'après le courant nominal de l'appareil raccordé et choisir
un coupe-surintensité avec comme seule caractéristique de devoir couper suffisamment
rapidement en cas de tension de défaut supérieure à 50 V et avant que la ligne
n'atteigne sa température limite. Cette manière de faire est méconnue et pratiquement
pas utilisée.
|
|
|